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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 21:31

(*) Nous avons un Papa !              (vanne latine)

 

 

11 Janvier 2008, 5H30.

Quelques mois se sont maintenant écoulés depuis que ma femme m'a annoncé que nous allions bientôt être trois.

 

Elle me tire du sommeil en me tapotant sur l'épaule : «Benoît, je pense qu'il va falloir y aller... »

 

Mon fils à naître a semble-t-il décidé de me faire comprendre dès le début que je ne pourrai plus jamais faire de nuits paisibles, c'est plutôt honnête de sa part.

 

Quoi qu'il en soit je suis réactif et prends la situation avec calme et sang froid : Je saute hors du lit et me mets à courir dans tous les sens. «Vite ! Vite ! La valise ! Le carnet de santé ! Le bonnet ! Le doudou ! Viiiiiiiiite ! Viiiiiiiiite ! Mon dieuuuuuuuuuuu !».

 

Heureusement, ma femme calme mes ardeurs en m'expliquant que j'ai quand même le temps de prendre une douche et de m'habiller, ajoutant que ce ne serait pas très chouette pour mon fils d'être accueilli dans notre monde par un père qui sent le poney, vêtu d'un caleçon pourri et d'un vieux t-shirt Waïkiki recyclé en pyjama.

 

Après une bonne douche de 20 secondes et un changement de tenue, nous prenons la route pour la maternité, distante d'une dizaine de kilomètres de la maison.

 

Il est très tôt et la route est déserte. Je suis déçu.

En effet, j'avais tant espéré devoir zigzaguer entre les files de voitures, escorté par des motards de la Police toutes sirènes hurlantes, pour éviter à ma progéniture de devoir traîner toute sa vie un extrait d'acte de naissance de ce type : «Balthazar XX, né le onze janvier deux mille huit dans un Renault Scenic».

 

Nous arrivons donc rapidement à l'hôpital et rejoignons, via un dédale de couloirs, les urgences de la maternité.

 

Une fois en salle d'attente je comprends que plein de petits monstres sans aucune personnalité ont décidé de copier mon fils et de naître également un onze Janvier.

Visiblement les futures mamans sont prises en charge par ordre de priorité : Plus tu as mal, plus vite tu es prise en charge.

 

Je fais remarquer à ma femme que si elle avait pris la peine d'accoucher dans le couloir, nous aurions pu passer au nez de tous ces gens. Mais que voulez vous, elle est têtue et a décidé de ne pas faire d'efforts...

Elle refuse également de feindre la douleur et pousser des hurlements atroces.

Me voilà rassuré sur un point : visiblement elle ne sait pas simuler.

 

 

Notre tour vient enfin.

On nous installe en salle de travail , sorte de pièce coupée de la lumière du jour, à l'image des salles d'interrogatoire du FBI. J'en viens même à me demander si Bones n'est pas entrain de me scruter derrière une cloison. Du coup je n'ose même pas me curer le nez...

 

La sage femme me tend un tablier et une charlotte en papier qu'elle me charge d'enfiler. Un peu comme lorsqu'un ministre visite une fabrique de saucisses en compagnie de journalistes.

 


Fillon

 

 

 

Je lui demande si c'est pour prémunir le bébé des infections, elle me répond par un sourire qui semble signifier «Non ! C'est juste pour que tu aies l'air d'un con, ça casse un peu le côté solennel de l'instant en fait...»

 

Ma femme s'installe tranquillement. Le travail peut commencer...

 

Naïf, je lui demande si j'ai le temps d'aller aux toilettes pour soulager ma vessie.

En effet, je pense que si je m'absente 5 minutes je risque de louper l'instant T, retrouver une paupiette dans les bras de ma femme à mon retour et être ainsi catalogué père indigne pour le restant de mes jours.

«Oui, tu as le temps...»

 

En effet, j'aurai même eu le temps d'aller uriner chez mes cousins en province...

 

Vous l'avez compris, le temps à été long, très looooong !

J'ai eu beau relire 8 fois le comparatif de liquides lave glace et apprendre par cœur la carte de France des radars de mon Auto Plus, cela n'enlève rien à mon stress.

 

Le monitoring qui enregistre les battements de cœur du bébé fait des bruits bizarres, mais finalement je les préfère aux moments de silence qui les entrecoupent

 

La sage femme passe régulièrement en salle de travail pour vérifier les écrans et inspecter la dilatation du col : «7 doigts, c'est bien !».

Quand je pense que ma femme m'a déjà reproché de lui faire mal pour moins que ça... Je suis presque jaloux.

 

Je scrute attentivement son visage, un peu comme lorsque je prends l'avion et que l'on traverse une zone de turbulence. Tant que l'hôtesse n'appelle pas sa famille en sanglotant, la situation est sous contrôle. Dans le cas présent, tout est ok.

 

Ma femme semble quand même souffrir. Sympa, je lui fais la conversation :

 

  • Ça va ?

  • Pfffffffff

  • Allez courage !

  • Pffffffff Aaaaah Pffffff

  • Pense aux vacances, c'est chouette les vacances, non ?

  • Aaaah

  • Ou alors pense à...

  • Ta gueule !

 

Visiblement elle n'a pas envie de papoter.

 

Je pense ensuite à relativiser, en lui disant «Mais non, ça ne fait pas si mal que ça voyons !», phrase qu'elle m'a sortie – hilare – la dernière fois que je me suis roulé de douleur dans la terre après m'être éclaté une couille en VTT.

Mais je renonce. Je ne suis pas aussi cruel qu'elle....

 

J'opte donc pour un soutien plus tactile en lui tenant la main.

 

Elle me la broie.

 

Je respire et la sers plus fort.

 

Elle me la re-broie.

 

La sage femme entre dans la pièce :

  • Alors ! Comment ça va ?

  • Pas terrible, j'ai super mal à la main, elle vient de me...

  • Je parlais à votre femme monsieur.

 

Ultime contrôle (du col, pas de ma main, elle semble vraiment s'en moquer cette garce), il semblerait que l'instant T soit tout proche. Elle replie une partie du lit, déplie une bâche plastique, un peu comme Valérie Damidot quand elle décide de transformer une chambre moche de petite fille en château de princesse.

 

Tout s'active, les choses s'accélèrent et quelques «Pousseeeeeez madame ! Stop ! Pousseeeeeez !  Ah non ! Ne poussez plus ! Ah si, il faut pousser en fait !» plus tard, je vois un crâne poilu sortir d'un endroit où je suis normalement le seul autorisé à entrer.

 

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !

 

Le bébé est là. Enfin... disons plutôt la chose violette et grimaçante.

 

Je pense un instant qu'il y a eu tromperie sur la marchandise. Moi qui pensais qu'un bébé ressemblait au magnifique poupon de la pub Aubert je suis déçu.

 

Aubet final

 

 

Il n'est pas rose, lisse, propre et souriant. Il est gris violacé, fripé et hirsute.

 

Ce n'est pas le bébé Aubert.

 

 

C'est Jean Louis Aubert. Un lendemain de cuite.

 

Tétine et texte

 

 

A peine ai-je le temps d'analyser l'ampleur de la «catastrophe» que la sage femme nous l'arrache des mains. Il a besoin d'oxygène, nous dit-elle. En effet, le coquin a trouvé sympa de se faire une jolie écharpe avec le cordon ombilical.

 

Ma femme a à peine eu le temps de le voir, elle me demande comment il est.

 

- Très beau ! (mensonge)

 

La sage femme réapparaît, ma femme lui demande comment il va.

- Il va bien, il est très beau madame, il ressemble à son papa (Connasse!)

 

Je suis invité à venir le voir.

Les bougres lui ont foutu la tête sous une cloche à fromage reliée à des tuyaux. Ils ont quand même eu la délicatesse de retirer le Cantal et le Livarot avant de l'installer.

 

Finalement, il est moins bleu, presque beau.

En fait non, il est beau (pas encore autant que moi mais vu les progrès constatés en 5 minutes ça lui laisse de la marge avant ses 28 ans...)

 

Je procède à une inspection minutieuse : 2 bras, 2 jambes, 1,2,3,4,5 ; 1,2,3,4,5 doigts,ok ! 1,2,3... Orteils ok, Zizi ok. Parfait ! Il semble aussi complet qu'un colis Ikea.

 

Je n'ose pas le toucher, il a l'air si petit, si fragile. Je saute finalement le pas et lui touche la plante du pied avec le doigt. Il sursaute.

Ce premier contact entre nous restera gravé à jamais dans ma mémoire. Dans la sienne aussi visiblement puisqu'il prend aujourd'hui un malin plaisir à me sortir du lit en me chatouillant les pieds.

Je lui parle tout doucement, je ne sais pas si le son passe à travers son bocal mais peu importe car je doute fort qu'il soit en mesure de me répondre.

 

Son taux d'oxygène étant à présent remonté, le personnel hospitalier lui donne le bain et l'habille. Je peux enfin le «serrer» dans mes bras. Quel bonheur !

 

Je l'emmène à ma femme et lui tend en sortant une petite blague «Tiens prends-le il me gonfle, en plus je dois rejoindre mes potes pour me bourrer la gueule !».

Elle ne relève pas, visiblement toute son attention est attirée par ce petit ange de 3 kg 360.

 

Il est temps à présent d'appeler les proches :

  • Allo, maman, ça y est...

 

 

  • Allo belle maman ? Ça y est, vous êtes officiellement vieille ! »

 

 

  • Allo Mémé, le bébé est né, il s'appelle Balthazar.

  • Ah ! C'est marrant : On a eu un cousin qui s’appelait comme ça. Il était alcoolique. Il en est mort.

 

 

Je met un terme à la conversation avant qu'elle ne me détaille les causes du décès (Du style «il s'est noyé dans son vomi» ou encore «Son foie a explosé, les morceaux sont sortis par son anus») et part retrouver mes amours.

 

Trop peu de temps malheureusement car il est déjà temps de rentrer à la maison, ivre de joie.

 

Ces émotions m'ont donné faim. Je ré-enfile mon t-shirt Waïkiki moche et enfourne un plat surgelé dans le four.

 

Je profite du temps de cuisson pour appeler ma femme et lui poser pleins de questions légitimes :

  • Ca va ? (…) Et sinon ça va toi ? (…) Et le petit, ça va ? (…) Comment ça va vous ? (…) Vous allez bien ? (...) Il a toujours ses 10 orteils ?(…) Tu te sens comment ? (…) Il a l'air de bien se porter ? (…)

 

Je la laisse finalement tranquille, après lui avoir demander 42 fois d'embrasser Balthazar pour moi.

Soudain, mon attention est attirée par une odeur bizarre venant de la cuisine.

 

J'y fonce. De la fumée blanche s'échappe du four...

 

Habemus Papa !

(Et des lasagnes brûlées)

 

 

 

 

 

* * * * *

A la mémoire de Olivier, un Papa fan de cette page, disparu beaucoup trop tôt.

 

* * * * *

 

 

 

 

 

 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 21:31

Vendredi, 20h30.

 

Je rentre du boulot, fourbu, et découvre ma femme assise au milieu du salon, toutes lumières éteintes et éclairé à la seule lueur des bougies allumées çà et là.

 

Sans même me laisser le temps de poser mon attaché-case et dénouer ma cravate (Bon en fait j’étais en jean et tee-shirt mais c’est juste pour vous faire croire que je suis un important homme d‘affaires…) elle me regarde, l’air sérieux, et enchaîne : J’ai quelque chose à te dire…

 

Je me dis alors intérieurement :  Merde ! J’ai encore oublié d’envoyer le chèque à EDF !!! Nous voilà bien, sans électricité, alors qu’il y a un Grand Prix de Formule 1 à la télé Dimanche !

 

Mais il n’en est rien… L’électricité n’a pas (encore) été coupée et les lumières ont été éteintes volontairement…

 

Je m’approche d’elle. Elle esquisse un petit sourire et m’invite à découvrir le mot posé sur la table, à côté des bougies. 

 

Voici ce que j’y trouve :

 

Article 4 - mot

 

 

 

Je sais que les mathématiques ne sont pas son fort mais je suis quand même étonné d’une telle erreur… De plus, d’après le grand Jean Claude Van Damme, 1+1 = 1, ou bien 11 (J’en profite pour rappeler que la drogue, c’est mal…)

 

 

Ensuite, elle m’invite à regarder sur la table basse, où je découvre ceci :

 

Article 4 - clearblue 2

 

 

Je m‘exclame alors, très spontanément : Oh zut ! Tu fais de la fièvre ma chérie ? Qu’est-ce qui ne va pas !? Tu veux que j’appelle SOS MEDECINS ?

 

 

Elle rigole (ou se fout de moi plutôt) et m’invite à découvrir le 3e «indice», enfoui dans un petit sac en papier posé sur l’accoudoir du canapé.

 

Je découvre alors une sorte de «truc pour bébé» (j’apprendrai par la suite que les gens renseignés appellent ça un «body»), tout petit et comprends enfin…

 

Tu es enceinte !?

 

Oui. Me répond-elle toute émue.

 

Aussi ému qu’elle, je m’aperçois que cette nouvelle me comble de joie, même si au départ  j’étais perplexe à l’idée de devenir papa… J’enchaîne aussitôt : C’est un garçon ou une fille !?

 

Elle rigole. 

Ah ça il va encore falloir patienter un peu pour le savoir… Au fait nous n’avions rien prévu ce week-end ? Et si on allait chez Aubert !?

 

Heu…ok… mais pas Dimanche matin, il y a Grand Prix...

 

 

(Je suis heureux mais officiellement dans la merde…)

 

 

 

(Pour (re)découvrir l’article relatant l’étape ayant précédé cette annonce, lire « le jour où tout a basculé »)

 

 

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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 20:53

 

« Mon chéri, et si nous devenions parents ? »

 

Coup de tonnerre !!!

Ma moitié vient de prononcer le mot tant redouté : 

 

P   A   R   E   N   T   S      
 (Et en plus ça ne rapporte rien au Scrabble…) 

 

 

Fini la rigolade, ça change de « fais moi un bébé ! » que madame m’avait déjà servi en guise de plaisanterie en m’invitant simplement à un moment coquin et sympathique alors qu’elle avait abusé du Mojito, pendant les vacances d’été… 

 

Je viens de comprendre que je suis officiellement dans la merde !

 

Car si certains (futurs ex-) amis ne cessent de nous répéter qu’être parent c’est « que du bonheur », j’ai beaucoup de mal à les croire (contrairement à madame) d’autant que je suis très satisfait de ma situation actuelle… Ou plutôt de ma situation d’il y a une minute, avant que tout s’effondre…

 

Alors que ma femme scrute attentivement mon visage en attente de ma réponse, des visions cauchemardesques m’envahissent déjà l’esprit : fini le brunch entre amis du dimanche - vers 14h30 du matin - et place au Flunch du Samedi midi avec des enfants braillards sur les bras, fini les vacances à Ibiza ou Cancùn et place aux… j’ose à peine l’imaginer… vacances en Scenic à Center Parc en Sologne (d’ailleurs c’est où la Sologne ? Il pleut toute l’année là bas, non ?)

 

 

carte-de-france-vierge01bis

 

 

Vite ! Il faut ruser et parer à l’urgence ! 

 

Un sourire niais, un petit battement de cils (que ma femme semble prendre pour une approbation, merde !!!), je me contente de lui prendre les mains et propose de lui resservir un Mojito. 

 

Elle accepte le Mojito, elle a l’air heureuse… 

 

Au moins, la soirée semble bien engagée pour que je lui « fasse un bébé »…

 

 

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Papa, c'est quoi ce blog !?

Marre des blogs, pages Facebook et autres magazines destinés exclusivement aux mamans ?

Pour enfin donner le point de vue d'un papa, j'ai décidé de vous raconter - avec humour et second degré - ce que je vis au quotidien avec mon fils de 5 ans et ma fille de 2 ans et demi (rebaptisés pour l'occasion "Balthazar" & "Pétronille") mais aussi, au travers de flashbacks,  toutes les étapes qui ont précédé ces moments de bonheur...

 

 

 

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